En cette journée internationale de lutte des femmes pour l’égalité des droits, nous avons souhaité interroger certaines d’entre elles, œuvrant au quotidien. Car des femmes perspicaces, volontaires, engagées et libres, il y en a à foison. Alors, nous n’allons pas refaire l’histoire, nous allons simplement lui donner plus de matière, plus d’épaisseur et surtout plus de visages. Celles que tu vas découvrir ont retenu notre attention, tant par leur combat que leur volonté de faire évoluer la société.
Il y a à peine quelques mois, nous fêtions les cinquante ans de la loi autorisant les femmes à ouvrir un compte en banque et à travailler sans l’autorisation de leur mari. Sur la chronologie de l’humanité, on peut comparer l’anniversaire de cette journée pour l’égalité des droits à la première semaine d’existence d’un nouveau-né (oui, ce n’est pas énorme). L’émancipation féminine est une bataille qui doit se poursuivre sans relâche, partout dans le monde. Bien que nous ayons progressé en France (comparativement à d’autres pays), il reste encore de bonnes raisons de manifester, de marcher, de pointer du doigt les inégalités présentes dans notre société et de chercher des solutions. Pour l’anecdote, ce n’est qu’en 2013 que l’interdiction du port du pantalon pour les femmes a été abrogée en France. On pourrait en rire si, au fond, ce n’était pas totalement scandaleux.
Ce 8 mars, rendez-vous symbolique de lutte pour les droits des femmes, est l’occasion de nous rassembler et de revendiquer en chœur une société vraiment égalitariste. Bien sûr, il s’agit aussi de le faire le restant de l’année. Pas un moment ne passe sans que des événements révoltants ne soient traités dans l’actualité, de nos quotidiens aux médias, en politique et jusque dans la culture et les arts.
En 2015 et 2016, nous avons pu suivre la triste affaire Jacqueline Sauvage (qui, grâce à la mobilisation des militantes, est en partie graciée) ; le secrétariat des droits des femmes a été supprimé par le gouvernement ; dans le milieu du cinéma français, les comptes sont toujours bons : une réalisatrice pour quatre réalisateurs – et ne parlons pas de Hollywood où diversité et sexisme sont constamment au centre des débats ; d’après une étude Ipsos, pour 4 Français sur 10, une victime de viol est responsable ; le fameux « plafond de verre » refuse de se briser dans les entreprises où la parité est encore une illusion ; quant au sexisme en politique, nous avons encore de gros progrès à faire (les remarques sexistes à l’égard de la ministre Myriam El Khomri, les sifflements et autres bruits de basse-cour lorsqu’une femme prend la parole à l’Assemblée nationale…). Et ceci est un listing non exhaustif.
Afin de souligner ce qui, en parallèle, se fait de positif, nous sommes allées à la rencontre de guerrières de l’ordinaire qui chaque jour, se battent pour un futur plus écologique, plus juste, plus progressiste, plus diversifié et ouvert d’esprit. Nous leur avons posé cinq questions, les mêmes pour chacune, afin qu’elles nous racontent leur action féministe et engagée, et leurs nombreuses idées pour des lendemains différents.
Esra Tat, cofondatrice de W(e)Talk
Entreprendre, construire et maintenir ensemble un avenir durable et juste pour tou-te-s, tel est le crédo d’Esra Tat. Une bâtisseuse pleine d’ambition dont les projets n’ont d’égal que ses valeurs humanistes et solidaires. Un exemple de persévérance et d’implication qui promet de grandes choses !
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Jack Parker, blogueuse engagée
Jack Parker, c’est un peu la Xena des Internets : look haut en couleur et yeux audacieusement soulignés par du khôl, elle vogue sur le Net telle une aventurière de l’égalité perdue et manie sa souris avec plus de dextérité que Jessica Jones. Vague après vague, elle a embrassé le féminisme pour aujourd’hui en être l’une de ses plus fidèles défenseuses (.com) !
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Tan, fondatrice de l’association Polyvalence
Femme libre au-devant de tous les combats, Tan est une battante qui n’a peur de rien et qui surtout, a le cœur sur la main. Avec son association Polyvalence, elle se consacre aux plus démuni-e-s, à ces invisibles auxquel-le-s elle redonne une voix et l’occasion de passer enfin quelques petits moments de bonheur.
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Marie Le Vern, députée militante
Pour faire asseoir ses droits et revendiquer sa place dans une société encore un peu trop patriarcale, la députée Marie Le Vern n’hésite pas à troquer ses talons hauts pour sa ceinture noire de judo (si ce n’est pas l’inverse). Sa voix, c’est avec force qu’elle la porte à l’hémicycle et dans toutes les sphères de la vie politique.
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Hanane Karimi, musulmane engagée et militante déterminée
Elle marche Hanane Karimi, elle marche pour un féminisme antiraciste et libre de s’affirmer tel qu’il est. Au-devant d’une lutte multicolore, aux mille visages et de toutes les religions, elle s’élance à grands pas avec sa propre culture et ses croyances. Une femme forte, fière d’être musulmane et jamais fatiguée de prouver qu’Islam et féminisme peuvent avancer ensemble.
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Des associations à suivre :
- Polyvalence : L’association Polyvalence a pour objet, d’une part, l’élaboration, la collecte et la diffusion de paroles, témoignages, réflexions et échanges, et, d’autre part, l’organisation et la participation à des actions collectives dont l’objectif est d’œuvrer à la solidarité, au partage, à l’émancipation, à l’égalité entre les personnes, et à la lutte contre les violences et l’isolement.
- W(e)Talk : Créée en 2014, l’association W(e)Talk est un think et do-tank destiné à favoriser le développement du pouvoir d’agir auprès de toutes les femmes, en menant une réflexion particulière sur la nécessité de promouvoir une pluralité de rôles modèles féminins.
- GSF : Gynécologie sans Frontières a été créée en 1995, cette ONG à pour but de promouvoir la femme tant sur le plan médical que sur le plan psychologique ou social, en visant à respecter la dignité humaine.
- MWASI –Collectif Afroféministe : Créé à l’occasion de la journée internationale contre les violences faites aux femmes, MWASI est un groupe afroféministe non mixte composé de femmes cis et trans noires et métisses-afrodescendantes.
- Rêv’Elles : Fondée en 2013, l’association Rêv’Elles s’est donné pour mission de redonner confiance et espoir à des jeunes filles issues de milieux populaires, en Ile-de-France. Grâce à un programme de développement personnel et une équipe de « rôles-modèles », elle les encourage à bâtir le projet professionnel de leur rêve.
- Joséphine : Joséphine pour la beauté des femmes a été créée par Lucia Iraci, une coiffeuse qui a voulu offrir de la beauté à celles qui n’en ont plus les moyens. Depuis sa création en 2006, l’association s’est donnée pour mission d’aider les femmes à se réinsérer sur le marché du travail.
- Chaussettes Orphelines : Qui n’a jamais cherché en vain dans son bac à linge propre le pendant droit de sa socquette gauche ? Un problème domestique résolu par Márcia De Carvalho. Avec son association Chaussettes Orphelines, cette créatrice propose à des femmes isolées de redonner vie à nos bas de laine.
► http://www.marciadecarvalho.
- Femmafi : FEMMAFI a été créée en 2006 à Marseille, à partir des rencontres entre des femmes noires et métisses, actives et impliquées dans leur cité. Leurs ambitions sont nombreuses : partager leur savoir-faire, soutenir au quotidien les femmes qui auraient besoin de contacts ou de conseils, promouvoir l’image d’une femme africaine capable de tenir sa place dans la société, sauvegarder et transmettre les cultures africaines dans toute leur diversité…
- ONU Femmes : ONU Femmes est l’organisation de l’ONU consacrée à l’égalité des sexes et à l’autonomisation des femmes. Elle a été créée pour répondre aux besoins des femmes et des filles dans le monde entier.
Un grand merci à toutes les femmes interviewées qui ont accepté très rapidement de répondre à nos questions ! Et comme il faut bien s’auto-féliciter de temps en temps – surtout quand on fait un travail titanesque en peu de temps et sur le rare que nous avons de libre : merci à Louise Pluyaud et Sophie Laurenceau pour leur aide précieuse, leur relecture et édition toujours précise et perfectionniste.