Dans ce nouveau dessin, Marie-Ange illustre le harcèlement sexuel en politique, sujet qui fait tristement office de marronnier dans la presse nationale, mais aussi internationale.

 

Le sexisme en politique, la députée Marie Le Vern nous en parlait déjà il n’y a pas si longtemps. À la suite de la parution de l’enquête de Mediapart et France Inter concernant le député écologiste Denis Baupin, accusé d’agressions sexuelles, la presse a remis le sujet sensible du harcèlement sexuel en politique au centre du débat public. Libération, par exemple, a publié le 9 mai 2016 une tribune du collectif « Levons l’omerta » demandant « que l’impunité cesse ».

Parler ouvertement de ces agressions est souvent très compliqué pour les femmes, peu importe le milieu dans lequel elles évoluent. Le problème est pourtant bien connu en politique – et ailleurs –, mais les mesures nécessaires sont rarement mises en œuvre : « Le silence des politiques révèle avec force l’impunité, l’absence trop souvent de mesures internes dans les partis et, au-delà, la difficulté même de reconnaître que cela existe – même si mezzo voce c’est connu de tous », peut-on lire dans la tribune publiée par Libération. Pour comprendre la mesure du problème, il suffit de taper « harcèlement sexuel » dans la barre de recherche de Mediapart, c’est édifiant.

Déjà en 2012, un texte sur le harcèlement sexuel était débattu dans l’hémicycle. Catherine Coutelle, députée PS, expliquait ceci devant ses pairs : « L’image de la femme dans la société, le respect de ses droits et de sa dignité sont bien au cœur de nos débats. […] La reconnaissance de la culpabilité de l’agresseur joue un rôle essentiel pour la reconstruction de la victime. […] En 2000, la grande enquête nationale sur les violences faites aux femmes (ENVEFF, ndlr), la seule que nous ayons à ce jour, a révélé qu’en France, une femme mourrait tous les trois jours sous les coups de son conjoint. Ce chiffre a sidéré. Nul n’imaginait l’ampleur du phénomène et il a marqué durablement les esprits. Cette même enquête soulignait que 2 % des femmes interrogées avaient subi dans les douze mois des faits de harcèlement souvent classés dans la catégorie blagues ou drague “lourdingues, et parmi celles qui le déclaraient, elles avaient subi des avances non désirées plus de dix fois, voire tous les jours. Les dispositions que nous prenons aujourd’hui ne seront efficaces que si la parole des victimes est libérée et entendue – 68 % des femmes victimes disent n’en n’avoir jamais parlé. » Aujourd’hui, les chiffres sont toujours aussi alarmants.

Mais des voix s’élèvent et il est important de les entendre.

La rédaction

harcelement


La pétition du collectif « Levons l’omerta » est disponible en ligne, sur le site Change.org.