Siobhán est nostalgique. Et elle nous emmène avec elle, là où se lovent les souvenirs d’un autre temps. Cette playlist, c’est un peu le jeu des points à relier, il ne te reste qu’à tracer les traits.
Représenter la vague de nostalgie qui peut parfois m’étreindre n’est pas chose aisée. Ces morceaux ne parleront pas à tou-te-s, mais pour moi, ils sont l’essence de tout. C’est efficace, conventionnel peut-être, mais la nostalgie ne s’explique pas. Du moins, je ne cherche pas à la traduire, elle est là. Ces dix pistes ne sont qu’un échantillon, il pourrait y en avoir cent autres.
La définition de la nostalgie est simple : « sentiment de regret des temps passés ou de lieux disparus ou devenus lointains » (merci Wikipédia). Dix chansons, c’est peu pour expliquer le manque de l’endroit tant aimé (le « lieu disparu » qui fera sans doute l’objet d’une future playlist), pour traduire le regret de tout ce qui n’est pas arrivé, du temps que tu as laissé filer. Comment les moments heureux, les rêves peuvent devenir si douloureux à mesure qu’ils s’éloignent ? Le regret, c’est la déception de soi qui se déguise : on rejette l’absence de courage sur le temps, la société, les autres, quand finalement on est le seul acteur ou la seule actrice de notre histoire. « C’était mieux avant », mais que sait-on de ce qui vient après ?
La nostalgie n’est jamais désagréable, parfois enveloppante, souvent inattendue. Chaque fois, la colère remplace la tristesse. Pour finalement se mouvoir en espoir. Il ne faut pas essayer de te débattre, la laisser te porter pour qu’elle te dépose à l’instant T, ému-e et secoué-e. La vague prend, brasse et recrache, elle ne noie jamais totalement.
Siobhán
Tracklist :
- Barbara – Parce que je t’aime
- Venus – I am the Ocean
- Maissiat – Soûle
- Sexy Sushi – On devient fou ici
- James Blake – Retrograde
- Rachmaninoff – Klavierkonzert Nr.2 c-Moll Op.18: 3. Allegro
- Ben Harper and The Innocent Criminals – Please Bleed
- Anika – I Go to Sleep
- K’s Choice – Believe
- The Beatles – Golden Slumbers
Image de une : Bal. © Anna et Elena Balbusso