J’ai de l’admiration. De cette fascination que je vante encore et encore en taisant ton nom. Parce que si je le murmure, j’ai peur du retour de bâton, de celui qui perdure jusqu’au creux des sillons. Tes talents à l’état pur, dans la « transcendance énigmatique des figures », sont autant de beautés que l’on ne saura nommer. Tu es belle, tu sais ? Dans l’équilibre simplissime d’un sourire en coin, dans le grand, dans l’infime, dans la fin des fins. Je me tais et t’observe, moi qui dois tant parler, et me transforme en homme, trop intimidé.
Dans l’écorce de ma peau, je t’admire vivante, te cache dans un coin de douceur qui me hante. Je t’encre à tous les instants qui me sont donnés dans la peau amère d’une fille mutilée. Je n’ai plus les bras pour t’aimer. Toi tout entière, moi seule moitié. Tes mots, tes regards sont mes trésors cachés ; mes paroles effacées qui ne s’adressent qu’à toi quand je voudrais t’aider. Mais que pourrais-tu faire de moignons sanglants quand tu récupères déjà dans des bras d’amants ?
Tout ce que tu fais, tout ce que tu vois, tout ce que tu touches du bout de tes doigts, ce sont des instruments qui se transforment et se meuvent dans des aventures de douceur et de si belles épreuves. J’aurais aimé faire partie de ton histoire, de tes yeux et de ton regard… Mais tout ça m’effleure ou me passe au travers. Je le vois, ce sablier des enfers. Il entrera dans la fable et dans une logique abyssale : celui d’une séparation qui ne sera un mal que pour mon étreinte vide et un peu esseulée… Quand j’irai faire ma vie de cet autre côté.
Image d’illustration : © Alraun pour Deuxième Page