Les coups de cœur de Think tank by 2P
- Indiana Jones was an abusive creep (but he was almost much worse) : il existe des transcriptions des réunions tenues en 1978 concernant l’élaboration de l’histoire du film Les Aventuriers de l’arche perdue. L’une de ces réunions se déroule entre George Lucas, Steven Spielberg et Lawrence Kasdan qui suggèrent des idées, avant l’écriture du scénario. Le problème ? Quand on arrive à la lecture des échanges au sujet du personnage de Marion Ravenwood et de son histoire avec Indiana Jones, on ne peut qu’être sidéré. Ce dernier – à lire la discussion écœurante entre les trois cinéastes – est tout simplement un pédophile. Si le scénario des Aventuriers de l’arche perdue a évolué, l’idée que Marion était trop jeune au début de sa relation avec Indiana est restée, ainsi que celle selon laquelle la jeune fille était l’initiatrice de ce rapport par son comportement soi-disant séducteur. Dans le film, l’âge qu’avait Marion lors de leur première relation n’est jamais explicitement confirmé. Pourtant un échange entre les deux personnages est quant à lui plutôt clair. Marion dit à Indiana : « Je n’étais qu’une enfant. J’étais amoureuse. C’était mal et tu le savais », ce à quoi il répond : « Tu savais ce que tu faisais ». La source avec l’intégralité des transcriptions est disponible ici. Voilà l’échange de la réunion en question, traduit par nos soins :
« – Lawrence Kasdan : J’aime bien l’idée qu’ils aient déjà eu une relation à un moment donné. Parce que comme ça, il n’y a pas à la développer.
– George Lucas : Je me disais que ce vieux type aurait pu être son mentor. Il aurait pu connaître cette petite fille quand elle n’était qu’une enfant. Il a eu une liaison avec elle quand elle avait onze ans.
– Kasdan : Et il avait quarante-deux ans.
– Lucas : Il ne l’a pas vue depuis douze ans. Maintenant, elle a vingt-deux ans. C’est une relation vraiment étrange.
– Spielberg : Il vaudrait mieux qu’elle ait plus de vingt-deux ans.
– Lucas : Il a trente-cinq ans, et il la connaissait il y a dix ans quand il avait vingt-cinq ans, et elle n’avait que douze ans.
– Lucas : Ce serait amusant de la rendre plutôt jeune à l’époque.
– Spielberg : Et débauchée. Elle lui faisait des avances.
– Lucas : Quinze ans, c’est la limite. Je sais que c’est une idée scandaleuse, mais c’est intéressant. Une fois qu’elle a seize ou dix-sept ans, ce n’est plus intéressant. Mais si elle avait quinze ans et qu’il en avait vingt-cinq, ils ont eu une liaison la dernière fois qu’ils se sont rencontrés. Et elle était follement amoureuse de lui et il…
– Spielberg : Elle a des photos de lui. »
- Macron déclare la guerre aux homos et aux trans : « Ce discours se tient dans un contexte de disparition des libertés, où la séparation des pouvoirs n’existe plus et les député-es font, sans sourciller, ce que les ministres leur disent, où tous les contre-pouvoirs sont neutralisés, où on empêche la presse de filmer l’expulsion de la ZAD et on leur sert des images officielles, où on réprime toute contestation, où on détruit les droits sociaux, l’accès aux études, ce qui restait d’égalité scolaire, où le président et sa ministre humilient en public un personnel hospitalier au bord du gouffre, où le racisme d’État le plus crasse détruit de plus en plus de vie. » [Le Club de Mediapart]
- La liberté d’informer est-elle toujours d’actualité en France ? : le Syndicat national des journalistes alerte sur la situation catastrophique de la presse en France dans un communiqué officiel. Sur Twitter, le SNJ accompagne son texte ainsi : « Les journalistes tenus à l’écart, des gendarmes dotés de brassards “Presse”, un gouvernement qui met “gracieusement” à la disposition des rédactions ses propres images, ou quand l’obsession du contrôle de l’information tourne à la propagande ». [ENG]
- « CHU de Grenoble : la fin de l’omerta », le documentaire-choc mis en ligne par les lanceurs d’alerte : dans un documentaire sur les conditions de travail au CHU de Grenoble mis en ligne sur Internet, on « découvre les témoignages de plusieurs praticiens, médecins, infirmières et même chefs de service. Tous évoquent tour à tour une “maltraitance managériale” fondée sur la recherche de rentabilité à tout prix, et même des cas de harcèlement. » Une situation insoutenable pour le personnel, dont l’une des nombreuses conséquences est la mise en danger des patient-e-s. [France 3 Auvergne–Rhône-Alpes]
- Drake – Nice For What (clip officiel) : pas facile de contenir notre émotion en voyant toutes ces femmes géniales dans le dernier clip de Drake. Parmi elles, il y a Misty Copeland. En 2015, elle est devenue la première ballerine afro-américaine à accéder au poste de « principal dancer » de l’American Ballet Theatre depuis sa création en 1940.
Les lectures de la rédac de Deuxième Page
- How the Patriarchy Stole Friday the 13th from Women and Made It Evil : le vendredi 13 a-t-il toujours été une journée connotée si négativement ? À en croire cet article et les commentatrices, il s’agissait avant l’arrivée du christianisme d’« un jour très puissant pour l’énergie féminine et la créativité. […] Avant les temps patriarcaux, le vendredi 13 était considéré comme le jour de la Déesse, considéré comme un jour pour adorer le Féminité Divine qui vit en nous tou-te-s et pour honorer les cycles de la création, de la mort et de la renaissance. »
[Broadly] [ENG] - Samia Saadani, co-créatrice de « Hrach is beautiful » : « Le cheveu naturel, c’est l’émancipation ! » : Samia Saadani explique dans une interview que « la question du cheveu induit d’autres choses, plus profondes et cela amène effectivement à parler des représentations. Il y a des débats qui n’ont pas été réglés, qui ne sont pas abordés : ce n’est pas qu’une question de cheveu finalement. La couleur de la peau est aussi imbriquée… Derrière la question du cheveu, c’est celle d’un standard de beauté devenue norme voire hégémonique qui se pose ». [Bondy Blog]
Les articles les plus lus sur Deuxième Page
- De la nécessité de relire La Désobéissance civile en 2017 : en s’appuyant sur le texte de Thoreau, Annabelle tente de réfléchir au monde d’aujourd’hui, aux sociétés qui sont les nôtres et à celles qui nous verront grandir à l’avenir.
- Avec À nos humanités révoltées, Kiyémis compose le chant eurythmique de la résilience : comment évoquer la violence émotionnelle en nous ? Comment la rendre génératrice de quelque chose de positif, voire de créatif ? Kiyémis nous répond dans un recueil de poèmes afroféministes à lire de toute urgence.
- The 100, série pour ados ou véritable tour de force intellectuel ? : des questionnements socioculturels forts, ancrés dans leur époque : aujourd’hui, zoom sur « The 100 », une série plus profonde qu’elle n’en a l’air…
- Playlist : Descend and calm the tumults of my breast (Lady Caroline Lamb) : la mémoire de l’autrice Lady Caroline Lamb n’aura pas échappé à l’effacement de la contribution des femmes dans l’histoire. On lui rend hommage avec une playlist littéraire tout en révolte féminine.
- Rencontre : Fatima-Ezzahra Benomar, cofondatrice de l’association féministe les effronté-es : interview filmée de Fatima-Ezzahra Benomar. Elle nous parle de sa démarche, mais aussi de marxisme et de l’importance de la solidarité dans le travail associatif.
Image de une : Les Aventuriers de l’arche perdue, réalisé par Steven Spielberg, 1981. © CIC