Les coups de cœur de Think tank by 2P

  • All Hail Amastris, the War Captive Who Rose to Power and Became a Queen : Amastris est souvent présentée de façon réductrice comme la princesse persane capturée par Alexandre le Grand. Mais elle a surtout été la régente d’Héraclée du Pont, une ville grecque de Bithynie. Cette femme politique est allée jusqu’à créer sa propre monnaie. Elle a aussi fondé une ville à son nom (aujourd’hui appelée Amasra, en Turquie). Malgré une société qui voulait la limiter au rôle de trophée à la gloire des hommes, Amastris a décidé de vivre selon ses propres règles. Pourtant, comme cela est le cas pour « tant d’autres grandes femmes », elle demeure « aux marges et dans les gloses de l’histoire ». [Broadly] [ENG]
  • ‘I broke the contract’: how Hannah Gadsby’s trauma transformed comedy : une très chouette interview d’Hannah Gadsby au sujet de son dernier spectacle, Nanette, et de la comédie plus généralement : « J’ai rompu le contrat et c’est pour cela que ça a marché. J’ai trahi la confiance des gens, et j’ai fait cela très sérieusement, pas seulement pour l’impact. » Si tu n’as pas encore vu Nanette, on te le conseille ici. [The Guardian] [ENG]
  • Des dizaines de femmes témoignent d’agressions sexuelles pendant les fêtes pour la victoire des Bleus : au pays des champions du monde, la culture du viol se porte bien. [BuzzFeed France]
  • Comment les youtubeurs engagés à gauche ont pris la toile pour y faire de la télévision autrement : un article complet au sujet de la création militante en ligne, et plus particulièrement sur YouTube : « De nombreux jeunes youtubeurs engagés à gauche, écolos, féministes, ont créé une multiplicité de chaînes où ils postent leurs vidéos d’analyse de l’actualité, des questions politiques et sociales, des séries, des médias… Ils cherchent à libérer la parole en image pour avoir un impact réel sur la société. » [Basta !]
  • Steven Universe’s Rebecca Sugar Comes Out as Non-binary : les identités non-binaires sont au cœur de la création de Steven Universe. Dans cet article, la showrunneuse Rebecca Sugar explique l’importance de la représentation dans la série et fait son propre coming out. On te parlait d’ailleurs de ce super dessin animé dans notre revue de presse #70.  [The Mary Sue] [ENG]

 

Sur l’écran de la rédac de Deuxième Page

  • Sin & Femmes, le film de la semaine : la réalisatrice Desiree Akhavan (à qui l’on doit le très bon Appropriate Behavior, sorti en 2014) revient cette année au cinéma avec Come As You Are. Le film se déroule au début des années 1990 en Pennsylvanie, à God’s Promise, un établissement pratiquant la thérapie de conversion. Les jeunes envoyé-e-s dans cette structure sont soumis à l’intolérance de la pensée conservatrice. Ainsi, Cameron (Chloë Grace Moretz), Jane (Sasha Lane), Mark (Forest Goodluck) et les autres sont tiraillé-e-s entre leur réelle identité et ce que la société veut les obliger à être. Dans Come As You Are, tout sonne juste. Et l’écriture des personnages y est pour beaucoup, lesquels sont sublimés par des acteurs et actrices remarquables. On est loin du sensationnalisme de certains films, mais la violence n’en est pas moins présente, distillée dans tous les discours du révérend de God’s Promise, de la doctororesse du centre et de toutes ces personnes qui pensent faire le bien et qui détruisent doucement mais sûrement ces jeunes adultes. Malgré le sujet complexe du long-métrage et quelques passages extrêmement durs, le récit est ponctué de moments salvateurs d’humanité. Des liens d’amitié et de solidarité se créent, et la résilience des protagonistes pour rester fidèles à leur véritable moi est sans faille. Pour celles et ceux qui désirent le voir, Come As You Are est au cinéma depuis le 18 juillet 2018.

Come As You Are, réalisé par Desiree Akhavan, 2018. © Condor Distribution

  • RévâsSéries, la vie de la rédac depuis son canapé : sur Deuxième Page, on t’avait déjà parlé de Glow dans notre liste des 10 meilleures séries de 2017. Elle se déroule dans les années 1980 aux États-Unis, où l’on suit les (més)aventures de Ruth, une jeune comédienne en manque d’argent et d’opportunités professionnelles. À court de solutions, elle s’engage dans un projet d’émission télévisée… de catch féminin. Pour sa deuxième saison, le show se concentre encore davantage sur les liens de sororité entre les membres du groupe de catcheuses hautes en couleur. Les nœuds amoureux se resserrent, tandis que l’avenir incertain du show télévisé se précise. On a toujours autant de plaisir à retrouver Ruth, Debbie, Sam, Bash et toute l’équipe des Glorious Ladies of Wrestling. Dans cette saison, la genèse des personnages sur le ring laisse progressivement place aux individualités qui les portent, pour en dévoiler des nuances plus douces. Tout le monde semble parvenir peu à peu à dépasser ses démons et, à force de ressorts dramatiques, les tensions au sein du groupe finissent par se résorber. Avec son ton rétro nostalgique, son esthétique sobre teintée de paillettes et son format d’épisodes assez courts (30 minutes environ), la production Netflix se laisse facilement regarder. On appuie sur « play » pour les tenues extravagantes et les combats, et sur « épisode suivant » pour sa galerie de protagonistes aussi touchantes qu’imparfaites. Dans Glow, le ring devient progressivement un lieu de refuge, dans lequel les battantes se composent une seconde famille. C’est là un espace sanctuarisé où elles trouvent leur place malgré leurs différences.

GLOW, créée par Liz Flahive et Carly Mensch, depuis 2017. © Netflix

 

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Image de une : Nanette, spectacle de Hannah Gadsby, 2018. © Netflix