L’été est encore là pour quelques semaines. L’occasion idéale pour visiter la Touraine où Charlotte a plein de surprises artistiques et féministes à te faire découvrir. Sur le chemin, tu pourras écouter un brin de musique pop et dévorer un livre inspirant. De retour chez toi, posé-e dans la fraîcheur de ton appart’, tu pourras lancer une bonne série qui te donnera des envies de voyage. Sympa comme programme, non ?


 

Killing Eve
Okja, réalisé par Bong Joon-ho
ChEEk Magazine, le podcast
Les Glorieuses
Le Meufisme
Le Pouvoir de Naomi Alderman
La Fête de l’Humanité
Little Mix
Ghada Amer
ACTIVE

 

La série des retours de vacances difficiles

Killing Eve

Killing Eve, c’est la petite perle télévisuelle de l’année 2018. Créée par Phoebe Waller Bridge (Fleabag) et diffusée sur la BBC America, la série met en scène Eve (Sandra Oh), une agente brillante du MI5 frustrée d’être coincée derrière un bureau, et Villanelle (Jodie Comer), une tueuse à gages décalée dont on sait peu de choses, si ce n’est qu’elle est clairement sociopathe – et bizarrement attachante. Recrutée par une sombre organisation russe, Villanelle exécute ses contrats à travers le monde entier avec peu d’intérêt pour ses victimes ou même les raisons qui ont pu les conduire à un si tragique destin. Villanelle est très intelligente et ne fait rien sans une arrière-pensée. Et malgré son penchant pour la démesure, elle parvient toujours à couvrir ses traces avec brio. Jusqu’au jour où Eve commence à rassembler les pièces du puzzle. Elle qui est fascinée par les tueuses en série relie rapidement les points et soupçonne qu’une femme est derrière des crimes commis partout dans le monde. C’est à ce moment-là que sa vie va complètement changer, Villanelle n’étant pas indifférente à l’employée des services secrets britanniques. La première saison est extrêmement drôle et brillamment écrite, et une excuse magnifique pour explorer la relation singulière d’Eve et de Villanelle.

La première saison de Killing Eve est disponible sur le site de la chaîne AMC. Elle est encore inédite en France.

 


Le film qui passe au vert

Okja, réalisé par Bong Joon-ho

Okja, c’est le nom d’un cochon un peu singulier. En effet, ce dernier a été génétiquement modifié afin de devenir un « super cochon ». Il a grandi dans une petite ferme en Corée du Sud, élevé par la très débrouillarde Mija. Mais leur destin vacille le jour où l’animal est enlevé par l’entreprise même qui l’a créé : Mirando Corporation. Le but ? Qu’Okja participe à un sombre concours organisé par cette corporation. Mija décide alors de partir à sa recherche et de le sauver. Le long-métrage de Bong Joon-ho nous invite à réfléchir sur la question de l’élevage industriel et sur la responsabilité des sociétés à la charge de ces élevages quant à la maltraitance des animaux non humains. Au fond, Okja avance la même thèse que la professeure Lori Gruen : l’empathie est la solution qui nous aidera à construire de meilleurs lendemains. C’est aussi un bon film d’aventures, visuellement épatant et aux paysages majestueux. Malgré ses airs de conte enfantin et la simplification de certaines problématiques, tu ne resteras pas indifférent-e. Le tableau peint de la relation entre Mija et le cochon est à lui seul d’une grande rareté, une œuvre d’art qu’il faut absolument prendre le temps de contempler.

Okja est disponible dès maintenant sur Netlix.

 


Le podcast indispensable

ChEEk Magazine, le podcast

Pour celles et ceux qui ne connaissent pas, ChEEk Magazine est un webzine créé par Faustine Kopiejwski, Myriam Levain et Julia Tissier. En janvier dernier, les trois jeunes femmes ont décidé d’ajouter un podcast à leur publication en ligne. Cette dernière a une tendance clairement féministe, qui se ressent aussi dans le choix des thèmes des premières émissions aujourd’hui disponibles. La PMA y est par exemple abordée sans compromis, la parole étant donnée à des couples qui y ont recours ou souhaitent y avoir recours. Ces témoignages m’ont personnellement beaucoup fait réfléchir sur la question, et c’est bien là le but. Le podcast de ChEEk Magazine est très accessible, ce qui en fait une source d’informations pour toutes les personnes, qu’elles soient directement concernées par ces thématiques ou non. L’un des derniers épisodes parle notamment de sexualité, un sujet toujours intéressant à déconstruire afin de changer les mentalités. Malgré un angle d’analyse un peu trop hétéronormé à mon goût, les intervenant-e-s tentent toutefois d’aborder ces questions avec intelligence et ouverture d’esprit.

Pour découvrir tous les podcasts de ChEEk Magazine, c’est par ici.

 


La newsletter du moment

Les Glorieuses

Pour être tout à fait honnête, je ne suis pas une grande fan de newsletters. Pourtant, les Glorieuses ont trouvé une petite place dans ma boîte mail. Une fois par semaine, le mercredi, tu reçois une missive digitale complète développant un sujet dans un article très bien documenté. L’un des derniers était par exemple : « Soyons immodestes, faisons la révolution ». Dedans, la créatrice des Glorieuses, Rebecca Amsellem, y parle de la féminisation du titre de Docteur pour les femmes qui valident un doctorat, mais aussi du fait que le Boston Globe a décidé de supprimer ce titre, sauf pour celles et ceux qui officient en médecine. Elle y décrit l’importance de revendiquer son statut et son expertise haut et fort. Cette newsletter me fait du bien, elle m’apprend des choses. Elle m’encourage à aimer qui je suis et à en être fière, me pousse à ne pas avoir peur de ce que mon savoir ou mes compétences peuvent représenter dans la société. Et en plus de l’article hebdomadaire, tu reçois des liens vers des sujets de société et des évènements super cool !

Pour t’inscrire à la newsletter des Glorieuses, c’est par là.

 


La chaîne YouTube qui fait du bien

Le Meufisme

J’ai découvert le Meufisme lors de la journée internationale de lutte pour les droits des femmes de 2018, lors de laquelle les actrices de la série avaient repris la chanson Basique du rappeur Orelsan pour en faire un clip féministe. En bonne bingewatcheuse professionnelle, j’ai donc regardé cinq épisodes à la suite et me suis laissée entraîner dans les histoires de cette jeune femme qui galère avec les choses du quotidien. C’est une création vidéo drôle, bien écrite et intelligemment réalisée. Malgré son aspect divertissant, Le Meufisme permet de réfléchir sur des évènements que l’on vit quotidiennement sans pour autant en saisir la portée et les conséquences. Je pense par exemple à l’épisode 6 de la saison 1, « Meuf by night », où Sophie Garric (qui écrit seule et partage la réalisation avec Camille Ghanassia) met en scène la nuit parisienne d’une femme qui, après une soirée en boîte de nuit, doit rentrer seule chez elle. S’ensuivent les galères de métro et de vélo, et les relous qui viennent la harceler et lui faire peur : une histoire qui nous touche un peu trop directement pour que sa dure réalité soit totalement pansée par des rires.

Les épisodes de la chaîne Le Meufisme sont disponibles sur YouTube.

 


Le livre idéal pour le train

Le Pouvoir de Naomi Alderman

Un livre tout nouveau, tout beau et qui renverse les rapports de pouvoir entre hommes et femmes. Ici, le patriarcat a de sérieux soucis à se faire. Le Pouvoir – sorti dans sa version française le 3 janvier 2018 – est une œuvre dystopique écrite par l’autrice britannique Naomi Alderman. Celles et ceux qui aiment la science-fiction ne seront pas déçu-e-s : partout à travers le monde, des femmes découvrent qu’elles ont le pouvoir de produire de l’électricité du bout de leurs doigts, une capacité inhabituelle dont elles vont d’abord se servir pour jouer, se défendre ou tester leurs limites. Puis, peu à peu, cette découverte se transforme en prise de conscience : jusqu’où un tel pouvoir peut-il les emmener ? Comment les femmes vont-elles en faire usage ? Le patriarcat pourrait-il enfin s’effondrer ? Il te faudra parcourir les pages de ce livre puissant pour le savoir. À la fois divertissant, enrichissant, intelligent et affolant, Le Pouvoir devrait satisfaire tes envies de lecture pour la fin de l’été.

Le Pouvoir de Naomi Alderman, publié chez Calmann-Levy, est disponible dans toutes les bonnes librairies, ou tu peux le commander ici.

 


Le festival engagé

La Fête de l’Humanité

Dans les rendez-vous immanquables de septembre, ce festival tient la première place. Certes, la Fête de l’Huma a accueilli des grands noms de la musique comme Manu Chao, Deep Purple ou encore Léonard Cohen, mais elle invite surtout de nombreuses associations communistes venues de toutes les régions françaises pour échanger et débattre sur des sujets politiques, culturels ou sociaux. Et tout le monde peut participer. Après tant d’années, c’est un évènement que je trouve toujours aussi enrichissant. En quelques jours, on peut y rencontrer des fêtard-e-s, mais aussi des acteurs et actrices très engagé-e-s dans la vie politique du pays, ou encore des curieux-ses, ainsi que des personnes qui viennent pour apprendre, partager. Pour les amateurs et les amatrices de littérature, il y a également un hangar entier consacré aux œuvres abordant les sujets sociétaux du moment. Cette fête me fait toujours autant vibrer, année après année. En 2018, chercher ensemble des idées pour avancer me paraît plus vital que jamais.

La fête de l’Humanité aura lieu cette année du 14 au 16 septembre au parc de la Courneuve, à Paris.

 


La musique pour oublier la rentrée

Little Mix

Quand j’ai commencé mon Master de littérature anglophone, j’ai rencontré un professeur extraordinaire spécialisé dans la culture pop. Depuis que j’ai suivi ses cours et qu’il a dirigé mon mémoire (aussi sur la culture pop, tiens donc…), je suis une fan de ce genre qui incarne à mes yeux l’idée de la culture postmoderne. Little Mix, un groupe britannique composé de quatre chanteuses, a gagné l’émission The X-Factor en 2011 (l’équivalent de la Nouvelle Star en France). Cette victoire a considérablement augmenté la popularité du girls band dans le pays. Peut-être est-ce aussi dû aux différents messages que les chanteuses portent. Les tubes qui ont fait leur succès parlent notamment de l’empouvoirement des femmes dans leur vie personnelle et professionnelle, de sexualité, de choix, le tout dans des chansons très rythmées et qui font du bien. Je les ai découvertes en naviguant sur YouTube en quête de nouveaux sons et j’ai d’abord regardé leur clip Power qui m’a donné une énergie incroyable. Les paroles y sont puissantes et décomplexées, surfant sur une vague rythmique pop qui t’emporte dès les premières notes.

Les albums de Little Mix sont disponibles sur toutes les plateformes légales de musique en ligne.

 


L’artiste coup de cœur

Ghada Amer

Ghada Amer est une artiste féministe incontournable de l’art contemporain. Dernièrement, elle a dévoilé son Cactus Painting, une œuvre remarquable tant par sa composition que par le message qu’elle véhicule. Celle-ci a été pensée pour la première fois en 1998 dans un théâtre de Valence, en Espagne. Constituée d’un total de 15 000 plantes (cactus et succulentes) sur une surface totale de 24 x 7 mètres, la performance du Cactus Painting est impressionnante. Les formes géométriques représentées par la disposition des plantes dessinent un manifeste politique pour questionner les stéréotypes de genre. « C’est très symbolique de ce moment où les femmes ont été exclues, effacées de la modernité dans l’art », explique Ghada Amer. Parallèlement, la créatrice brode aussi des toiles représentant des femmes, faisant constamment acte de militance dans son art. Elle désire les représenter dans toute leur pluralité, au cœur d’un enchevêtrement de fils colorés.

Découvre tout le travail de Ghada Amer sur son site officiel.

 


Une asso à soutenir

ACTIVE

Parmi les associations tourangelles qui valorisent le recyclage et la conscience environnementale, ACTIVE – l’Association caritative tourangelle d’Insertion par le Vêtement – est très importante. Celle-ci, à l’aide de bornes situées dans toute la ville, récupère vêtements, chaussures et différents tissus provenant de dons individuels afin de les vendre et de les réutiliser. Dans certains cas, les tissus trop abîmés sont vendus à des entreprises du bâtiment afin d’en faire des matériaux d’isolation. Les personnes embauchées par l’association trient les vêtements, les mettent en rayon et conseillent les client-e-s. À l’aide d’une professionnelle, elles travaillent même à la customisation de certaines pièces. Ces dernières sont ensuite vendues pour des sommes modiques dans le magasin. L’association priorise l’embauche des femmes, souvent plus éloignées du marché du travail, ce qui est une très bonne idée. Cela leur permet de prendre confiance en elles et en leurs compétences, grâce au véritable travail d’accompagnement qui est engagé par l’association.

Découvre le site officiel de l’association ACTIVE et aime leur page Facebook pour ne rien louper de leur activité.

 


Image de une : montage réalisé par Deuxième Page. Crédits photos de l’article : © DR