Les coups de cœur de Think tank by 2P

  • Mona Eltahawy: What the world would look like if we taught girls to rage : on fait croire aux petites filles qu’elles sont faibles et vulnérables. Qu’elles sont inférieures aux hommes. Mais pourquoi ne pas leur apprendre à accepter leur colère face aux injustices, aux injonctions ? Dans nos sociétés patriarcales, il est indispensable que les femmes, dès le plus jeune âge, sachent qu’elles ont le droit d’être en colère, qu’elles sont légitimes. C’est ce que défend Mona Eltahawy dans cette tribune qui met les choses au point. [NBC News] [ENG]
  • La mairie du XXe retire sa subvention à un festival féministe qui avait programmé Rokhaya Diallo : la mairie du XXe arrondissement de Paris a retiré sa subvention au Feministival. La cause ? Le festival a invité la militante féministe et antiraciste Rokhaya Diallo. Celle-ci continue d’être infatigablement la cible d’attaques racistes, simplement parce qu’elle assume publiquement ses idées, parce qu’elle s’exprime. Heureusement, l’association les effronté-es, qui organise le festival, n’a pas cédé. Une cagnotte a été créée pour compenser la perte de la subvention. Rokhaya Diallo était bien présente à La Bellevilloise ce week-end. [Libération]
  • À Beyrouth, la communauté queer écrit l’histoire : depuis quatre ou cinq ans, l’air semble devenir (un peu) plus respirable pour la communauté queer à Beyrouth, au Liban. En témoignent son essor discret et l’avancée, lente mais réelle, de la lutte des droits LGBTQ+ dans la capitale de ce pays du Proche-Orient, dit le plus ouvert sur la question. Nombreux-ses sont celles et ceux qui revendiquent et se réapproprient une parole confisquée par les autorités policières, les normes sociétales, autant que par la récupération médiatique occidentale. [Slate.fr]
  • Seed diversity is disappearing — and 3 chemical companies own more than half : le déclin de la biodiversité ne fait que renforcer le monopole de l’industrie chimique, notamment sur les semences. Quand la situation sera tellement catastrophique que les petites structures agricoles ne pourront plus subsister par leurs propres moyens, sera-t-on complètement à la merci des cultures industrielles ? L’article de Salon fait le point sur ces géants de l’agrochimie qui détiennent plus de 50% des brevets sur ce que nous mangeons. [Salon.com] [ENG]
  • La consommation de viande, principale cause du réchauffement climatique : lutter contre le réchauffement climatique passe par une multitude d’actions collectives, comme diminuer la part de la viande dans notre alimentation. L’agriculture liée à l’alimentation des animaux destinés à la consommation de viande représente en effet 15 % des gaz à effet de serre sur la planète, soit plus que la totalité des émissions de CO2 liées aux transports. Cet article de CNews explique concrètement à quoi serviraient la terre et l’eau aujourd’hui utilisées pour l’élevage. De quoi s’interroger sur ce qu’on met dans notre assiette. [CNews.fr]

 

Dans les oreilles et devant les yeux de la rédac de Deuxième Page

  • Passion Podcasts, l’émission à écouter cette semaine : France Culture te propose un superbe documentaire sonore sur l’anarchiste féministe russe Emma Goldman (1869-1940). Déjà, en 2016, nous t’en parlions avec une playlist lui rendant hommage. Cette femme incroyable a lutté toute son existence pour une société plus juste, et encore aujourd’hui, ses idées semblent radicales pour une majorité. Pourtant, les écrits d’Emma Goldman sont plus que jamais pertinents à notre époque. Celle qui s’opposait au féminisme institutionnel, à la simplification des débats, a vécu selon ses idéaux, au péril de sa vie. À ses yeux, « l’histoire nous dit que toutes les classes sociales opprimées ont pu se libérer véritablement de leurs maîtres grâce à leurs propres efforts. Il est nécessaire que les femmes apprennent cette leçon, qu’elles comprennent que leur liberté s’étendra en fonction de leur capacité à acquérir cette liberté. Il est donc beaucoup plus important pour elles de commencer par leur reconstruction personnelle, de s’affranchir du poids des préjugés, traditions et coutumes », écrivait-elle en 1906. Le 21 novembre 2018 sortira enfin une nouvelle traduction française de son autobiographie, Living my life, aux éditions de L’Échappée. Et en attendant, il y a France Culture !

  • L’artiste de la semaine : pour illustrer cette playlist en hommage à Emma Goldman, nous avions utilisé une photographie de l’artiste portugaise Helena Almeida (1934-2018). Malheureusement, celle qui mêlait les médiums avec la précision d’une orfèvre est décédée le 26 septembre 2018. Nous voulions donc profiter de cette revue de presse pour à nouveau partager notre attachement à ses images, à ses créations singulières et si fascinantes. Chacune des œuvres de Helena Almeida nous questionne, alors qu’elle semble s’interroger elle-même à travers ses performances. Elle y organise souvent le corps dans l’espace, comme une forme supplémentaire, comme un accessoire de chair, vivant, dont on doit trouver l’utilité. Helena Almeida se mettait en scène, ouvrant la réflexion à la fois sur son rôle d’artiste et sur l’art lui-même. « Comme si je ne cessais d’affirmer constamment : ma peinture est mon corps, mon œuvre est mon corps », expliquait-elle.

Saída negra [Sortie noire], Helena Almeida, 1995. Collection de Norlinda et José Lima. Photo par Aníbal Lemos. © Núcleo de Arte da Oliva Creative Factory, S. João da Madeira

Pintura habitada [Peinture habitée], Helena Almeida, 1975. © Collection de la fondation de Serralves, Porto. Photo par Filipe Braga

Desenho habitado [Dessin habité], Helena Almeida, 1975. © Collection du Musée du Chiado de Lisbonne. Photo par Mário Valente

Sem título [Sans titre], Helena Almeida, 2003. © Collection de Dominique Haim

Voar [Voler], Helena Almeida, 2001. © Collection de Pedro et Vasco

 

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Image de une : Anya Kneez: A Queen In Beirut, réalisé par Mohamad Abdouni, 2017. © DR