Les coups de cœur de Think tank by 2P

  • Every HBO Sex Scene Will Now Have ‘Intimacy’ Coordinators : les séries HBO sont particulièrement connues pour leur monstration crue et frontale du sexe à l’écran. Dans son processus créatif, The Deuce, une série sur la naissance de l’industrie pornographique dans le New York des années 1970, a choisi d’avoir recours à des « coordinateurs-rices de l’intimité ». Et HBO a ainsi décidé d’implémenter une personne responsable de cette fonction à l’ensemble de ses productions. Le but ? Accompagner les comédiennes et comédiens lors des tournages, et les préserver de toute forme de maltraitance. [Vulture] [ENG]
  • In France, Is the #MeToo Movement Passé? : le très bon The Nation revient sur le mouvement #MeToo en France, dont les conséquences ont été minimes si l’on compare à sa portée outre-Atlantique. Comme l’explique Karina Piser dans cet article, cette situation n’est pas due au hasard, mais aux spécificités de notre pays, dont la culture est encore profondément ancrée dans la vision nationaliste d’une « séduction à la française ». Il semblerait donc qu’ici l’on soit incapable de faire la différence entre agression sexuelle et séduction, et que l’on préfère de loin s’intéresser aux agresseurs qu’à leurs victimes. Les accusations contre des hommes tels que Nicolas Hulot, Luc Besson, Gérald Darmanin, Frédéric Haziza ou Éric Monier (pour ne citer qu’eux) sont très rapidement sorties du cycle médiatique, et n’ont eu quasiment aucune retombée pour les accusés. [The Nation] [ENG]
  • McDo échauffe le Salon du livre jeunesse : McDonald’s au Salon du livre et de la presse jeunesse 2018 ? Ce n’est pas une blague. Un stand est en effet prévu pour les ateliers de lecture de McDonald’s/Hachette Jeunesse. En réponse, une pétition a été lancée pour annuler la présence de la multinationale au salon qui s’ouvrira le 28 novembre 2018. Le débat est donc ouvert et pose quantité de questions, notamment sur le lien entre accès aux livres et goût de la lecture, sur ce qu’on peut accepter (ou non) pour amener les plus jeunes à lire, sur le pouvoir des grosses entreprises dans le paysage culturel, sur les moyens d’accès à la culture et sa dépendance au sponsoring. [Le Monde]
  • Rescuing Sea Turtles From Fishermen’s Nets : nous vivons tou-te-s sur la même planète. Et les êtres humains portent la responsabilité du déclin catastrophique des espèces animales non humaines et végétales. Au Kenya, l’association Local Ocean tente de convertir la population locale à la sauvegarde des Tortues imbriquées, présentes sur Terre depuis 110 millions d’années. Cette espèce est particulièrement menacée du fait de la pollution, du plastique et du braconnage. Pourtant selon Nicky Parazzi, fondatrice de l’association, ces tortues « représentent la santé de l’océan ». [The New York Times] [ENG]
  • Bio et cancer : la grande confusion des titres de presse : il y a quelque temps, la revue JAMA Internal Medicine publiait une enquête sur les liens entre consommation de produits bio et réduction du risque de cancers, avec un résultat nuancé. Pourtant, cela n’a pas empêché des journaux comme Le Monde de se montrer très affirmatifs, notamment dans leurs titres. L’alimentation bio réduirait significativement les risques de cancer, mais entre les nuances de la méthode scientifique et le relais médiatique de certains résultats, le décalage a souvent été aberrant. [Arrêt sur images]

 

Sur l’écran de la rédac de Deuxième Page

  • La vidéo de la semaine :  si tu ne connais pas encore Les Brutes, on va vite corriger ça ! Ce projet, créé par Lili Boisvert et Judith Lussier, analyse et décrypte la société avec un humour à toute épreuve dans des créations filmiques hyper bien foutues. Dans l’une de leurs dernières vidéos, elles s’attaquent au syndrome du génie masculin. Car oui, le génie a semble-t-il un genre. Les hommes sont systématiquement célébrés et qualifiés de « génies » dès qu’ils accomplissent quelque chose, et pas forcément grâce à leur intelligence incroyable ou leur talent indiscutable. Le prestige, dans nos sociétés, c’est tristement masculin et blanc. Et cette situation a quantité de conséquences pour toutes et tous, encore en 2018. C’est fou, non ? (Non.)

  • Tribune : appel pour un 24 novembre politique : cette semaine, exceptionnellement, plutôt qu’une deuxième recommandation culturelle, on se permet de relayer l’appel à une manifestation politique contre les violences sexistes et sexuelles. Toi aussi, marche avec nous le 24 novembre 2018. Deuxième Page est cosignataire de la tribune publiée en octobre par plusieurs associations et collectifs féministes pour un mouvement plus inclusif et engagé. Nous Aussi, nous serons présentes :

En disant « nous aussi », nous voulons faire entendre les voix de celles pour qui les violences sexistes et sexuelles sont une expérience inséparable du racisme, du validisme, de la précarité, qui définissent nos quotidiens : les violences sexuelles que nous subissons sont souvent pour nous l’aboutissement de notre domination matérielle, économique et sociale dans chacun des aspects de nos vies, que ce soit au travail, à la fac, dans la rue, à la maison ou face à des policiers.

 

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Image de une : © Chamussy/SIPA