Les coups de cœur de Think tank by 2P

  • « Les dépressifs manquent de volonté » : le psychiatre Christophe André, exaspéré, démonte cette idée reçue : la dépression est une maladie. Et comme toute maladie, il ne suffit pas d’avoir de la volonté pour s’en sortir. C’est pourtant une idée répandue, qui contribue à faire culpabiliser les personnes dépressives, qui ont bien d’autres choses à gérer. Le psychiatre Christophe André rappelle ce qu’est la dépression, donne des conseils pour accompagner un-e proche en souffrance et surtout, explique ce qu’il ne faut absolument pas dire ou faire. La violence, la culpabilisation, la minimisation de la dépression sont évidemment à proscrire. C’est peut-être du bon sens pour certain-e-s, mais il semble qu’en 2019, nous ayons encore besoin de le rappeler. [France Inter]
  • Oxfam : « Les inégalités entre riches et pauvres sont un choix politique » : Oxfam International a publié lundi 21 janvier 2019 son rapport annuel sur les inégalités. Winnie Byanyima, directrice générale de l’organisation, fait le point sur la très inégale répartition des richesses dans le monde, sur le néolibéralisme et la nécessité d’en finir avec ce système ainsi que sur l’importance d’avoir des services publics universels et gratuits. Dès sa première réponse, Winnie Byanyima va droit au but : « Les inégalités sont un choix politique. Les gouvernements ont aidé à créer la crise des inégalités. Ils peuvent y mettre fin. » De quoi remettre les points sur les i. [Libération]
  • Lutte contre les préjugés LGBT: les bénévoles débordés dans les écoles : actuellement, en France, dans les écoles, la lutte contre les préjugés qui entourent les personnes LGBTQIA+ repose sur des associations bénévoles. Mediapart propose un reportage très intéressant dans un collège du Var. Quelles sont les réactions des élèves ? Quelles questions se posent les jeunes, qui ne sont pas forcément sensibilisé-e-s aux questions de genre et de sexualités ? Comment se passent les interventions des bénévoles ? Une bonne lecture pour comprendre les problématiques à l’œuvre. Et pour regretter le manque de moyens pour agir et le désengagement de l’état. [Mediapart]
  • Race and Pop Culture: A Roundtable Conversation : dans cette interview-fleuve, des journalistes de Vulture s’interrogent sur la possibilité à notre époque, en tant que personnes racisées, de critiquer ou non certaines œuvres popculturelles bénéficiant d’un soutien unanime du public et de la critique. Un enthousiasme parfois justifié, mais qui aussi dans certains cas ne semble tenir qu’au fait que lesdites œuvres sont créées ou produites par d’autres personnes racisées. L’échange est ici mené par des journalistes concerné-e-s, et il souligne encore une fois le besoin de laisser la parole à celles et ceux directement touché-e-s par ces questions complexes. « J’ai le sentiment que ce que je finis par faire, c’est calculer si ça en vaut la peine ou pas [d’écrire sur ces sujets], explique E. Alex Jung. À la fois en raison du retour violent qui pourrait en découler sur le Net, mais aussi pour déterminer si c’est finalement une discussion utile qui vaut le coup d’être entamée. » De la délicate question des nuances… [Vulture] [ENG]
  • What Would Wonder Woman Say About Justice Today? Ask G. Willow Wilson : dans le contexte politique américain actuel, à une époque où les femmes luttent pour leurs droits et contre les violences, écrire Wonder Woman prend tout son sens. Interviewée en 2018 par le New York Times, G. Willow Wilson, l’autrice des nouveaux comics (et de Miss Marvel depuis 2014), revient sur ses motivations, sur l’importance d’écrire Wonder Woman au XXIe siècle, sur la justice sociale et sur l’espoir, qu’il ne faut pas abandonner. Et bien sûr, elle évoque la pop culture, et ses conséquences : « Je pense [qu’aujourd’hui] même des livres, séries et films qui n’ont probablement pas été créés avec un message politique spécifique en tête sont devenus profondément symboliques et ont, à mes yeux, gagné une sorte d’importance qu’ils n’auraient pas pu avoir à un autre moment dans l’histoire ». [The New York Times] [ENG]

 

Sur l’écran de la rédac de Deuxième Page

Les vidéos de la semaine : à la rédaction de Deuxième Page, certaines d’entre nous sons fans de cinéma de genre, d’horreur, de science-fiction et du travail de Jordan Peele (Get Out). Du coup, tu peux imaginer notre niveau d’excitation quand, lundi 4 février 2019, nous avons découvert les bandes-annonces de son prochain film, Us, mais aussi du reboot de The Twilight Zone, dont il sera l’hôte. Comme quoi, parfois, le cosmos entend nos prières et les planètes s’alignent parfaitement.

  • Toujours dans le genre de l’horreur, la nouvelle création de Peele s’intitule US, et les images que l’on a pu découvrir jusqu’ici laissent présager un film incroyable et novateur, à l’instar de Get Out. Le réalisateur et scénariste est clairement en train de bouger ses pions intelligemment et de convoiter la place de Master of Horror du XXIe siècle, et c’est avec joie que l’on assistera à sa future intronisation. Le casting du long-métrage est juste parfait : Lupita Nyong’o, Winston Duke, Elisabeth Moss, Tim Heidecker… Alors, vivement le 20 mars 2019 !

  • Si tu ne connais pas la série originale et incroyable The Twilight Zone, il est sans doute temps de corriger le tir. La création culte de SF – dont la diffusion a eu lieu entre 1958 et 1964 – influence encore aujourd’hui une grande partie des œuvres culturelles du genre (Black Mirror n’est honnêtement qu’une version modernisée du show). Animée, narrée et majoritairement écrite par le brillant Rod Serling, La Quatrième Dimension (en français) offrait une expérience singulière à son public. La plongée dans un univers alternatif, où chaque situation fictive était construite sur la base d’un « Et si ». Et si demain tu te réveillais dans un monde détruit par une catastrophe nucléaire ? Et si les rêves se confondaient avec la réalité ? Et si le village de ton enfance était figé dans le temps et que tu pouvais te rencontrer plus jeune ? Quel bonheur de voir Jordan Peele à la tête de cette série (ce n’est pas pour dénoncer, mais l’émotion fut si grande pour l’une d’entre nous que quelques larmes ont été versées). Rendez-vous en avril 2019 !

 

Les articles les plus lus sur Deuxième Page

  • Les 12 plus beaux films de l’année 2018 : la production ciné de 2018 n’était pas forcément hyper enthousiasmante, mais quelques longs-métrages ont cependant réussi à sortir du lot. Avant de célébrer la nouvelle année, la rédaction de Deuxième Page t’avait donc concocté une liste regroupant ses coups de cœur cinématographiques. De la sensibilité de Parvana à la poésie de  Heureux comme Lazzaro en passant par la grâce de Jericó et la drôlerie de L’Espion qui m’a larguée, il y en a pour tous les goûts.
  • Amrita Sher-Gil, l’exploration intime et artistique de l’Inde moderne : avec ce court portrait de la peintre Amrita Sher-Gil, qui a su mêler les influences européennes et indiennes pour créer son propre style, l’on espère te donner l’envie de découvrir l’ensemble de ses magnifiques créations, intimes et poétiques.
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  • Ain’t I a Woman? de bell hooks : au nom des femmes noires : cet ouvrage sorti en 1981 aux États-Unis décrit les processus de marginalisation des femmes noires dans ce pays. Bien qu’il traite d’une autre époque et d’un autre lieu, Ain’t I a Woman reste d’actualité et est une vraie source d’inspiration pour les féministes en France, et notamment pour les afroféministes. Un livre essentiel et un formidable outil de réflexion dans nos luttes militantes.
  • Dorothy Day, l’amour et la spiritualité au cœur de la justice sociale : la militante américaine Dorothy Day a lutté toute sa vie pour une justice économique et sociale radicale. L’empathie, l’amour et la désobéissance civile étaient au cœur de son combat. On te raconte son parcours hors du commun, cette vie si singulière passée à se battre pour les autres, dans une véritable démarche de dévouement.

 


Image de une : Us, réalisé par Jordan Peele, 2019. © Universal Pictures