Cahier de vacances #5 : les recommandations culturelles de Celia

Avant de (re)partir sur les plages avec ton parasol à franges comme seul et unique compagnon, n’oublie pas d’emporter avec toi le panier estival préparé avec amour par Célia. Tu y trouveras de la glace au parfum de poésie, un appareil photo d’aventurier-ière, un brumisateur « fraîcheur créative », un billet d’avion direction Terres Ensoleillées et un éventail culturel aux airs féministes, avec des bouffées d’esprit rebelle.

Peaky Blinders
Les Nouveaux Sauvages, de Damián Szifrón
Génération XX
Frankie Magazine
Easy Blush
Fourmi, de Cyril Houplain
Exposition « Parfums de Chine »
Chansons, L
Vincent Munier
Idées Détournées
Sol Semilla, le restaurant des superaliments

La série à voir avec une bonne bière

Peaky Blinders

Ici, l’esprit est rock, la rythmique folk. Dans les rues embrumées du Birmingham des années 1920, on frémit à l’idée de croiser les Peaky Blinders. Inspiré par le véritable gang irlandais qui sévissait à cette même époque, le créateur de la série Steven Knight a imprégné son scénario des légendes dont il entendait parler durant son enfance. Dans une mise en scène majestueuse, le showrunner laisse s’exprimer la volonté acharnée de ces mauvais garçons, lesquels sont prêts à tout pour gravir les échelons de l’ascension sociale. Dans cette Angleterre en reconstruction, on suit principalement Thomas Shelby, patriarche et héros charismatique au regard insondable (incarné par Cillian Murphy). Maîtrisant d’une main de fer une économie parallèle et illégale, notamment de contrebande d’alcool, il entraîne son clan dans les bas-fonds d’une ville en proie au crime et à la prohibition. Au cœur de cette ambiance imbibée et des volutes de l’industrialisation se dévoilent des personnalités contrastées toujours au bord de l’explosion. L’esthétique de la série, des costumes aux décors, est parfaitement maîtrisée, avec en toile de fond une bande-son aboutie qui donne envie de s’installer au comptoir d’un pub irlandais le temps d’un verre (ou deux).

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Le film pour décompresser

Les Nouveaux Sauvages, de Damián Szifron

Les Nouveaux Sauvages (2014) est un long-métrage réalisé par Damián Szifron et produit par les frères Almodóvar. Ce film à sketches, dans la plus haute tradition du genre, prend des airs de comédie noire faisant écho à celles bien connues des années 1960. Il avait d’ailleurs fait parler de lui lors de son entrée en compétition officielle au 67e Festival de Cannes. L’histoire se découpe en six volets – principalement signifiés par le décor – dont le rythme est marqué par un enchaînement de moments cocasses, stupides ou terrifiants. Les scènes sont imprégnées d’une immense tension et font basculer les protagonistes dans des situations dont on ne revient généralement jamais. De l’autre côté de l’écran, les spectateurs et spectatrices sont plongé-e-s au cœur de ces passions terrestres et des perversités de l’âme humaine. Le réalisateur les implique. Et alors que le public se prélasse dans des désirs de vengeance, les rires ne tardent pas à éclater. Absurde, tu as dit absurde ? Les Nouveaux Sauvages est tel un bonbon acidulé, dont la saveur mélange une extravagance épicée à un délire piquant.

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Le podcast qui rayonne

Génération XX

Génération XX est un podcast résonnant comme une symphonie dédiée à la sororité. C’est un espace de paroles « nouvelle génération » qui met à l’honneur les femmes qui entreprennent. À l’origine de ce projet, il y a Siham Jibril, une jeune diplômée en communication. La jeune femme avait envie de mettre en lumière, autour d’une conversation, celles qui s’engagent pour leurs idées. Elles sont cheffes d’entreprises, blogueuses, créatrices ou coachs dans des domaines très variés. En livrant leurs parcours de manière authentique, leurs désillusions comme leurs réussites, elles proposent surtout une vision décomplexée et affirmée des choses, cassant les codes classiques de l’entrepreneuriat. Ces témoignages sont très inspirants par leur diversité, d’une grande richesse auditive et intellectuelle. Chaque semaine, tu peux retrouver cette scène ouverte à toutes et à tous. On y dissèque les clichés, et plus particulièrement cette image d’une femme parfaite et fantasmée qui nous pourrit la vie. Un podcast qui sort des sentiers battus et qui tente de donner des pistes à celles qui souhaitent se lancer et concrétiser leurs projets.

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La newsletter des créatifs-ves

Frankie Magazine

Qu’est-ce donc que Frankie ? Que se cache-t-il derrière ce projet au nom énigmatique ? Il s’agit tout simplement d’un magazine bimensuel branché dédié à l’entrepreneuriat et à la création artistique australienne. Chaque semaine, l’équipe de ce média te propose sa newsletter : une petite sélection de six articles. Un réjouissant tohu-bohu culturel donc, in english… of course ! À l’image de la version papier, la newsletter digitale présente chaque semaine des initiatives variées et originales. En vrac, on découvre des dessinateurs-rices, des couturiers-ères, des marchand-e-s de fleurs, des recettes culinaires, des gens atypiques… et la liste est non exhaustive ! Sur un ton toujours décalé, ce cher Frankie, tantôt sarcastique, attendri ou curieux, aborde des thématiques captivantes. Ces dernières s’accompagnent également de belles photographies qui donnent envie de rêver (et surtout de les accrocher aux murs de ton salon). Alors, si tu souhaites te cultiver avec style et en anglais, ne cherche plus, la solution est à portée de clic.

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La chaîne YouTube spéciale cocooning

Easy Blush

Mon petit coup de cœur vidéo va à Héloïse Monchablon, blogueuse et youtubeuse de la chaîne Easy Blush. Cette ancienne maquilleuse officie depuis quelques années parmi une multitude d’influenceurs et d’influenceuses surfant sur la tendance bien-être et lifestyle, sans pour autant tomber dans les stéréotypes. Sa démarche fédère une communauté grandissante de personnes qui aspirent à connaître avec plus de transparence ce qu’elles consomment. Le contenu de sa chaîne se présente sous différents formats : des vidéos, des tutoriels ou encore des articles. Héloïse propose donc, entre autres, des alternatives aux produits transformés et valorise des initiatives plus éthiques. Son approche met en lumière ce qui s’offre à nous sans que nous en ayons conscience. Elle nous invite à renouer avec un véritable équilibre, afin de prendre mieux soin de nous-mêmes. En explorant des thèmes variés autour de la beauté, de l’alimentation et des voyages, cet espace créatif ouvre une réflexion décomplexée et éclairée sur nos habitudes et notre bien-être quotidien.

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Le livre à contempler

Fourmi, de Cyril Houplain

De l’amour obsessionnel du dessin éclosent parfois quelques délicatesses. Avec Fourmi, Cyril Houplain réalise une prouesse graphique sous la forme d’un récit imaginaire. Un travail tout en poésie, entièrement exécuté à l’encre de Chine. Entre les pages, il nous invite à suivre l’œuvre des fourmis. Au temps de la révolution industrielle, le champ des possibles côtoie le revers du chaotique. Nous embarquons alors dans le destin d’Alistair Burke, un jeune garçon tentant de laisser derrière lui son quotidien misérable, sur fond d’Angleterre victorienne. Tel un vagabond, il traverse l’Atlantique et part se confronter à la conquête du grand Ouest américain. Et c’est ainsi que sa destinée grandiose croise celle d’une cohorte de fourmis. De part et d’autre des continents, il et elles vont tenter de survivre en essaimant leur courage. Au cœur de ce décor monochrome en noir et blanc se forme une véritable expérience visuelle en 3D, tout en minutie. Les fourmis portent à elles seules une imposante palette d’émotions, recréant ainsi le lien incassable entre l’être humain et les autres animaux.

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L’expo aux senteurs d’ailleurs

« Parfums de Chine », l’exposition au musée Cernuschi

Partons à la découverte de la culture de l’encens au temps des empereurs. Le secret de l’invocation des dieux et des déesses réside-t-il dans des volutes de fumée ? Le musée Cernuschi nous dévoile quelques réponses avec une exposition explorant les plus grandes dynasties de la civilisation chinoise. Depuis le IIIe siècle avant notre ère jusqu’au XIXe siècle, l’exhibition retrace l’évolution du parfum, dont la marque se retrouve immanquablement dans tous les aspects de la société chinoise. À partir d’objets et de textes anciens, la scénographie de l’exposition dévoile cette relation profonde entre l’olfactif et les cérémonies rituelles, mais aussi le domaine de la médecine ou encore celui de la cosmétique. Une collection précieuse qui mêle à la fois des fresques, des peintures à l’encre de Chine et des porte-encens, ouvrant ainsi au public les détails de l’évolution de cette pratique ancestrale. Enfin, des bornes interactives te plongeront dans les prémisses de la création de ces effluves pour une véritable expérience mystique.

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Une brise poétique et musicale

Chansons, L

« L » ressemble à la lettre suprême d’une certaine féminité, mais L est aussi et surtout le nom de scène de Raphaële Lannadère. Autrice, compositrice et interprète, elle est l’un des cœurs battants de la nouvelle chanson française. Après avoir exploré d’autres rythmiques plus électros, la jeune femme revient pour nous envoûter à nouveau. Son troisième opus, sorti le 23 février 2018, est une renversante traversée poétique. Intitulée sobrement Chansons, cette création singulière s’accompagne d’un quatuor à cordes. Une occasion idéale pour redécouvrir le verbe puissant de l’artiste, lequel est bâti note après note sur la symbolique de ses mots. Il y a de l’élégance dans les sonorités de sa musique et une subtile maîtrise du chant. L a cette capacité à recréer des décors et des sensations infinies à la seule force de ses mélodies, et c’est ainsi qu’en l’écoutant, l’on se sent courir dans l’immensité des foules ou vivre l’expérience fugace d’une alcôve sensuelle. Ici, le voyage est partout et immédiat.

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Le photographe qui aime les animaux

Vincent Munier

Ce grand passionné de nature peut chercher sans relâche le point de vue qui révélera peut-être une scène magique. De celle que l’on n’expérimente qu’une fois dans sa vie. Des milliers d’heures d’exploration lui ont permis d’engranger une connaissance érudite du monde animal et d’identifier des espèces très variées. Dans une attente infatigable, Vincent Munier explore la biodiversité et ses décors intacts, où surgit parfois l’inattendu. En s’exposant à des conditions climatiques souvent extrêmes, il donne vie à des images d’une force sauvage, et dont le terrain d’étude s’étend des plaines de Sibérie jusqu’aux déserts neigeux du Grand Nord. Le photographe s’est fait connaître du grand public avec son ouvrage Arctique dans lequel il partage ses prises de vues spectaculaires de loups blancs. Militant actif, il œuvre pour la préservation des écosystèmes menacés et veut rendre hommage à cette nature que l’on admire trop souvent sans véritablement s’en soucier.

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Une association à soutenir

Idées Détournées

Sous ses airs de cabinet de curiosités, cette association défend des valeurs de solidarité. L’objectif est simple : fédérer les habitant-e-s de la communauté lorientaise autour du recyclage et de la revalorisation des matériaux. Véritable espace de création, Idées Détournées invite chacun-e à venir participer à la confection d’œuvres d’art ou bien à faire don de matériel réutilisable. Chaque semaine, des ateliers sont organisés autour de projets collectifs et éphémères. L’association se présente également comme une actrice du lien social : elle accueille des stagiaires, des personnes isolées ou désireuses de recréer une véritable entraide locale. Parallèlement, elle propose des repas gourmands tous les vendredis et des actions à destination de certains quartiers de la ville. Elle travaille aussi activement par le biais de partenariats dans le cadre de différents événements, souvent en lien avec des festivals destinés à valoriser la création bretonne.

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Le bonus de la subjectivité

Sol Semilla, le restaurant des superaliments

Cette jolie bicoque, située près du canal Saint-Martin à Paris, propose des assiettes végétales ultra colorées et un peu de musique latine. À la fois boutique et restaurant, c’est l’adresse incontournable pour découvrir et déguster des superaliments. Ce concept original propose une grande variété de plantes issues de la culture sud-américaine (açai, caroube, maca, spiruline….) tout en s’engageant à la vérification d’une production éthique, de la graine à l’assiette. Sur place, l’équipe chaleureuse de Sol Semilla t’initie à la dégustation de boissons fruitées avec tous les bienfaits d’une nutrition végétale. Ensuite tu n’as plus qu’à choisir ton plat et/ou ton dessert – bio et sans gluten. À la boutique, tu peux également te procurer l’ensemble des préparations végétales issues du commerce équitable, ou les commander en ligne. Si tu le désires, tu seras guidé-e et conseillé-e en fonction de tes envies et besoins nutritionnels.

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Image de une : montage réalisé par Deuxième Page. Crédits photos de l’article : © DR